Paris
Il n’y a plus de stop a Paris. Il n’y a plus aucun stop, nulle part. Paris ne s’arrête pas, pas pour les gens ordinaires, pas pour les gens de la vie.
Paris est une putain. Belle quand il faut, magnifique même. Belle pour les gens de passage, belle de jour et belle de nuit pour ceux qui ne restent pas. Paris, une nuit d’amour en souvenir, une nuit d’ivresse. Tu caresses, tu câlines, tu amuses, tu es belle, inoubliable. Belle toujours aussi chaque jour pour ceux qui t’abreuvent d’oseille. Ceux la, Paris, tu les suces, eux et leur fric. Tu leur suces le sang, l’esprit et le cœur aussi. Tu ne leur laisses plus rien. Que leur apparence parfaite et lisse, et au dedans c’est vide et c’est triste. Paris tu fais semblant d’oublier. Paris tu devrais te souvenir plus souvent de ceux qui t’ont faite, qui ont fait de toi ce que tu es, grande dame immortelle, les grands hommes, les héros et les artistes, mais surtout les tout petits, les artisans et les paysans, les bretons, les bougnats, les étrangers, les ritals, les polaks, les bougnoules et les métèques. Et tu devrais pas oublier aussi que tu es maman. De milliers d’enfants. Et les regarder parfois, les aimer, les accueillir, t’en occuper. Paris tu as de la chance malgré tout, tu vois, on te reviens, on te regarde, on te parle. Ne soit pas si hautaine, redevient simple un peu, retrouve ton cœur, tes origines. Enlève les fringues trop voyantes, efface le maquillage trop appuyé, remontre ton vrai visage. Sois belle mais simple, accueillante, vraie, douce surtout. Tu verras, tu te sentiras plus heureuse ainsi aussi. Paris.