wajib
Wajib – واجب
C’est un film Palestinien où il est question de la Palestine. Mais surtout d’un père et de son fils. Pas de message politique, d’images de révoltes, de lutte anti-coloniale, mais une plongée au cœur de Nazareth et de son peuple, à travers quelques-unes de ses figures, et les conditions de vie des arabes d’Israël en toile de fond. La vie quotidienne, où il est davantage question de couleur de chemise ou de robe, et la confrontation du père et de son fils, où se mêlent la tendresse et l’incompréhension. Deux générations, deux visions de la Palestine, une de l’intérieure, l’autre de l’extérieur, le même amour du pays et de la famille, le même regard, prompt à l’humour et la dérision.
A Nazareth, quand un père marie sa fille, il fait lui-même la tournée de distribution des invitations à ses invités. Wajib. Le devoir et la tradition. Son fils, venu exprès d’Italie, l’accompagne dans son tour de la ville et de ses gens en une journée. La vie en Palestine apparaît par petites touches, au détour des conversations, des rencontres et des visites, où les femmes font du gringue au père comme au fils.
Le sens de l’esthétique et de la préservation de l’histoire de l’un, contre le sens pratique et du plastique moche de l’autre. Honneur, honte, traditions, rumeurs et qu’en-dira-t-on. Quand le fils reproche à son père ses petites compromissions avec l’occupant, il explose : « c’est moi qui vit ici, toi tu ne sais rien. La Palestine dont tu parles depuis l’étranger n’existe pas. La Palestine c’est ici. »
Le père : « La vie ici, c’est la merde, rien ne change, mais y a-t-il mieux au monde que chez soi ? »
Le fils : « Peut-on vivre heureux dans le mensonge ? »
Qui a raison ? Qui peut donner des leçons à qui ? Père, fils ? Abu Shadi et Shadi sont joués par Mohammad et Saleh Bakri, qui partagent la même relation filiale à l’écran et dans la vie, et c’est une jubilation.
Wajib, un film de Annemarie Jacir, Palestine, 2017
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