ma belle paire de c…
Ma belle paire de c…
Aussi loin que je me souvienne
J’ai toujours eu une belle paire de c…
Rouges, un peu roses
Allant par deux, toujours
Quand j’étais petit, elles étaient petites
Puis elles ont pris quelques tailles
Quand j’ai grandi
J’aimais les toucher, douces et plissées
Quelle fierté
Avec le temps, effilochées, ça leur a fait comme des poils, éparpillés
Souvent les filles les admiraient, elles aimaient même les toucher
« Doucement » disais-je
Je les portais, hardiment, même si pour ne pas choquer
Je les cachais sous ma grande culotte
Quand j’étais en short, elles dépassaient
Alors j’essayais d’être discret
Mais je savais qu’elles étaient là, avec moi, et ça me rassurait
Je les lavais avec grand soin, à grande eau et au shampoing
Parce que souvent dans ce coin
Ça macère un peu
Mais puis depuis hier, catastrophe
En me réveillant, allant m’habiller
Je tends le bras
Je trouve l’une et pas l’autre
Horreur !
Les c… ont de petits pieds, elles peuvent s’échapper
D’habitude elles vont par paire, ça on le sait
Mais ça arrive, plus souvent qu’à son tour,
Sans doute la peur de la machine à laver
L’une s’en va on ne sait où, l’autre reste,
Que faire ?
J’ai lancé un avis de recherche dans tout le quartier
Mis un petit papier chez l’épicier
On m’a pris pour un fou,
« Tant de raout pour une vieille c… sale,
Ça me dégoute » a-t-on crié
Alors je l’ai laissée tomber
Je suis allé au Printemps,
Et, pour préparer l’été
J’ai acheté
Une belle paire de chaussettes rouges, un peu roses
Toutes neuves, toutes douces.