Tu lis ces lignes et John Cage
Vide, plein, blanc, noir
Des cratères comme dans un gruyère
Des souvenirs des rêves des cauchemars
Des bulles comme dans un verre de bièreAu milieu des trous de ta mémoire
Des p’tits trous comme dans la chanson
Planète, étoile, astre ou bien trou noir
Laquelle est la tienne, laquelle retient-on ?
Tu lis ces lignes comme ça sans savoir où elles te mèneront. Parce qu’elles sont là. Juste par curiosité ou bien parce que ça à l’air de bien commencer. Ça commence comme commence la vie, par un cri, immense par ce qu’il signifie mais petit par son bruit. Mais quand même. Tu continues et on ne sait pas où ça mène. La mort peut apparaître. Parfois juste après la vie. Par accident. Ou bien comme ça. Les lignes elles aussi meurent. Mais pour l’instant elles vivent. Tant bien que mal. Tu lis ces lignes comme ça sans savoir où elles te mèneront, juste par curiosité ou bien parce que ça à l’air de bien continuer. Penses-tu à la mort ? Pas souvent ? Tant mieux. Oublie et lis les lignes. Ta ligne de vie. Les lignes de la vie. Ces lignes sur la vie. L’idée peut surgir. Puis s’évanouir. Ou bien grandir. Où cela mène-t-il ? Tu ne le sais pas. Qui peut le savoir? A tout moment tout peut être interrompu. Un hasard. Une rencontre. Un oubli. Un séisme. Alors? Tu lis ces lignes comme ça sans savoir où elles te mèneront, comme on avance parfois dans la vie. Tu lis ces lignes comme ça sans savoir où elles te mèneront, juste par curiosité ou bien parce que ça à l’air de bien continuer. L’idée est dans ta tête maintenant. L’idée de la mort. A qui penses-tu ? A lui ? A elle ? Un ami, ta grand-mère qui te manque, un enfant à qui ça ne devrait pas arriver ? Penses-y un bref instant. Maintenant. Et puis oublie. Et vis. Oublie et lis les lignes. Les lignes de ta vie. Ta ligne de vie. Regarde ta main, maintenant. La ligne de vie c’est la troisième, courbe, la plus proche du pouce. Que dit-elle ? Tu ne le sais pas. Qui peut le savoir? A tout moment tout peut être interrompu. Un hasard. Une rencontre. Un oubli. Un séisme. Alors? Tu lis ces lignes comme ça sans savoir où elles te mèneront, comme on avance parfois dans la vie. Tu lis ces lignes comme ça sans savoir où elles te mèneront, juste par curiosité ou bien parce que ça à l’air de bien continuer. Tu lis ces lignes comme ça sans savoir où elles te mèneront, comme on avance parfois dans la vie, ou dans l’amour. Et tu as l’impression que ça ne mène nulle part, ces lignes. Tu lis ces lignes et ça commence à t’agacer. Parce que tu as l’impression que ça ne mène nulle part. Peut-être. Qui peut le savoir ? A tout moment tout peut être interrompu. Mais pour l’instant ça continue. Et même si ça t’agace tu lis encore. Et tu ne penses plus à rien. Ou plutôt si. Tu te demandes où cela mène. Et ça t’agace. Et tu veux lire plus vite.
Mais ralentis. Doucement.
Mais ralentis. Doucement.
Tu lis ces lignes comme ça sans savoir où elles te mèneront, juste par curiosité. Alors tu penses à toi. A qui tu es. A ce que tu aimes et ce que tu n’aimes pas. Fais une pause.
Maintenant.
Et reprends.
Maintenant. Tu lis ces lignes comme ça sans savoir où elles te mèneront, juste par curiosité. Et tu veux savoir où ça mène. Qui peut le savoir. Le sais-je moi-même ? Et tu es moins agacé. De moins en moins. Parce que petit à petit tu comprends. Tu lis ces lignes et tu comprends. Tu comprends la chance que tu as de lire ces lignes, de les apprécier, d’exister. Tu comprends que pour le moment rien ne s’interrompt et tu apprécies ce moment. Un moment de paix. Un moment tranquille. Un moment pour lire les lignes. Ces lignes sont à toi. A nous deux. Tu lis ces lignes comme ça sans savoir où elles te mèneront, juste par curiosité ou bien parce que tu sens que ça va bientôt finir. Les choses ont une fin. Souvent. Pas toujours. On dit qu’une ligne ne finit jamais. La ligne de vie est-elle infinie ? Qui peut savoir ? Où se prolonge-t-elle ? Qui peut savoir ? Où elle se prolonge. Qui peut savoir si elle se finit ? Tu lis ces lignes comme ça sans savoir où elles te mèneront, et ce n’est plus de la curiosité. Mais l’envie d’en finir. Mais ce n’est pas fini. Pas encore. Tu lis ces lignes comme ça sans savoir où elles te mèneront, comme on avance parfois dans la vie. Et tu trouves ça plaisant finalement. Petit à petit. Et tu sais la chance que tu as. Parce qu’à tout moment tout peut être interrompu. Un hasard. Une rencontre. Un oubli. Un séisme. Alors? Tu lis ces lignes comme ça sans savoir où elles te mèneront, comme on avance parfois dans la vie, comme on écoute une musique nouvelle. Tu lis ces lignes comme ça sans savoir où elles te mèneront, juste par curiosité. Et maintenant que tu connais le refrain, le refrain de la musique, tu l’apprécies. Tu l’attends. Tu le récites. Tu lis ces lignes comme ça sans savoir où elles te mèneront, juste par curiosité. Et tu voudrais que ça continue.
Et merci John Cage et sa lecture on nothing
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1 réponse
[…] Alors ? Vous aussi vous ♥ John ? Vous aimerez peut-être lire aussi pauvre con, dans la limousine ou bien tu lis ces lignes et John Cage […]