L’art d’être con
Traiter son prochain de con n’est pas un outrage, mais un diagnostic. (Frédéric Dard)
Etre con est un art. Ça ne s’improvise pas. Et ça n’est pas donné à tout le monde. A moins d’être juste un petit con. Ou alors un tout jeune con, à peine tombé du nid. Mais le véritable con, le grand con, n’est pas le premier con venu. Parce qu’avoir l’air con c’est une chose, mais ça ne suffit pas. Il faut en tenir plusieurs couches, et épaisses encore. Drapé dans un mince tissu de conneries c’est tout juste un concon. Un gentil con, quoi.
Certains pourraient être tentés de dire qu’il y a autant de con que d’individus sur terre, moi je vais vous dire, la seule certitude, c’est qu’il y en a au moins la moitié. Et, on le voit, tout est question d’épithète.
Les cons qui s’ignorent sont les plus dangereux. Mais il faut être un con ouvert (d’esprit) pour accepter d’être con. D’aucuns le prendraient comme un honneur. Un gros con, c’est un con bien gras, on en conviendra, si en plus il est petit, on hésitera à dire de lui petit con. Mais c’est un peu affectueux. Trop ? Trop con ? Et le sale con ? Il les cumule, lui. Pas autant que le sale petit con. Ou que le vieux con, qui à force de survivre à tous les connards, n’a plus qu’à ouvrir son bec pour l’être. Le pauvre con inspire pitié. Le roi des cons est celui qui a vaincu tous les mauvais cons. Il y a les bandes de con, et ceux qui jouent au con pour en être. La putain con, qu’on ose traiter de conne, et la connasse, alors là…ouvrez la parenthèse, ouvrez l’accolade, fermez l’accolade, fermez la parenthèse. Hein ? Ben oui, ducon ! Regarde :
– Ah oui, tiens !
– Quoi ?
– Quoi, quoi ?
– Nan, rien. D’ailleurs, quand je serai grand je veux être con.