Foutons la paix à l’Afrique
Point de vue d’un occidental et de tout son bagage culturel sur les récents propos de notre président-Jupiter sur « l’Afrique ».
– un occidental légèrement tropicalisé tout de même, ayant la chance de compter de nombreux amis sur « le continent », avec qui il aime bavarder autour d’un thé à la menthe de ces questions.
Passons sur les propos méprisants d’un certain Guaino dans la bouche de Sarkozy, affirmant il y a quelques années, sans la moindre gêne, que « l’Homme africain n’est pas suffisamment rentré dans l’histoire ». C’est que les livres d’histoire qui trainent en France et, malheureusement dans la plupart des pays africains, dont ils s’inspirent largement, font au mieux preuve d’ignorance, au pire de négation sur l’histoire des peuples d’Afrique. Qui peut au XXIe siècle encore ignorer l’histoire de Tombouctou, du commerce de l’or et du sel, des caravanes du Sahel, qui peut balayer d’un revers de la main la civilisation d’Égypte, le royaume de Moulay Ismaël qui défiait le Roi Soleil depuis son palais de Meknès en réduisant les matelots britanniques et français en esclavage ? Peut-on faire fi de l’empire du Ghana, du Songhaï et celui du Soudan, plus organisés que bien des pays au moyen-âge en Europe ? Ignorons donc à notre tour ces ignorants et concentrons-nous sur les récents propos, d’un autre niveau, ceux de notre président-Jupiter solaire, chef des chefs, porté sur son bouclier Averne. Monsieur Macron, en réponse à un journaliste ivoirien qui défendait la vieille idée d’un « plan Marshall » pour l’Afrique a répondu, entre autre : « Le défi de l’Afrique, il est totalement différent. Il est beaucoup plus profond, il est civilisationnel aujourd’hui. »
L’Afrique. On mentionne souvent « l’Afrique » comme un tout, comme si cet immense continent était un ensemble homogène, dans ses terres, ses peuples et ses cultures. Mais rien n’est moins faux. Doit-on rappeler que du Cap de Bonne Espérance au détroit de Gibraltar, des berges du Nil à celles du fleuve Sénégal, on ne peut faire de généralités d’un continent aussi vaste et différent dans son histoire et sa géographie ? Commençons donc par bannir de notre langage cette appellation, autrement que pour décrire un continent géographique dans toute sa diversité, comme on le ferait pour l’Asie ou l’Europe. En France, quand on parle de « l’Afrique », on sous-entend souvent l’Afrique Noire francophone, les anciennes colonies, en particulier celles d’Afrique de l’Ouest. Un ensemble, il est vrai, plus homogène. Cette partie du monde aurait donc un problème civilisationnel, qui retarde son développement.
Qu’en penser ? Oui et non ? Thèse, antithèse ? Je crois pour ma part que, dans le sens qu’il semble vouloir emprunter, cette idée de Macron est insupportable. Comment une civilisation peut-elle porter un tel jugement sur une autre ? Le facteur de développement économique peut-il être le seul critère de jugement d’une civilisation ? Et puis, peut-on juger de l’évolution d’une civilisation ? La penser inférieure ou supérieure à une autre ? Mais sur quelle base ? On doit légitiment s’indigner de la portée d’un tel jugement de valeur, et son bagage de supériorité et de suffisance, bien commun dans notre culture française, et comprendre qu’il réveille chez nos frères et sœurs africains le complexe du colonialisme.
Notre civilisation occidentale est-elle supérieure à d’autres, elle qui enferme ses papis et mamies dans des maisons mouroirs et qui produit les divertissements télévisés les plus stupides jamais inventés ? Elle, surtout, qui engendre des inégalités à tour de bras, qui puisent ses ressources hors de ses terres, génère des conflits armés hors de son sol, est incapable d’accueillir les réfugiés qui en résultent, et qui semble oublier son histoire ? Non pas que la civilisation Ouest Africaine n’ait pas les mêmes défauts, en particulier en ce qui concerne les conflits armés, querelles de toutes sortes et inégalités. Mais de là à juger une civilisation supérieure à une autre sans autre forme de dissertation…
Néanmoins, on pourrait s’interroger sur la question « civilisationnelle » de nombreux pays africains, non pas en terme d’échelle de valeur, mais en terme de choix. Quel modèle de civilisation ont-ils choisis ? Sur quel modèle se construisent-ils ? La question se pose dans toute sa profondeur. « Bien des pays se retrouvent le cul entre deux chaises faute de choix de civilisation tranché » Tiraillés entre leur histoire et leurs traditions d’une part, et le modèle occidental d’autre part, bien des pays d’Afrique se retrouvent le cul entre deux chaises, faute de choix tranché. Malheureusement ou heureusement -mais peu importe ici -, le modèle capitaliste et démocratique à l’occidental est devenu la référence unique en matière de développement, le seul qui, même manifestement imparfait, ait subsisté et se soit imposé dans le monde depuis la fin de la 2e guerre mondiale. Est-il adapté au continent africain ? Les pays africains peuvent-ils inventer et suivre leur propre modèle de développement, qui ne renie rien de leurs cultures et traditions ? Est-ce possible compte-tenu de l’énorme pression économique et politique que l’occident fait peser sur le reste du monde ? Difficile à dire, mais on peut affirmer sans offenser quiconque, que « l’Afrique » a un problème civilisationnel dans le sens où elle n’a pas pleinement embrassé le modèle occidental et dans le même temps n’a pas su ou pu développer son propre modèle, et que ceci est certainement un facteur déterminant expliquant son retard de développement dans bien des domaines.
Qu’y faire ? Faisons preuve de bon sens. Il y a d’abord l’aide au développement, qui, jusque dans sa dénomination, est révélatrice des rapports Nord-Sud. Certains africains osent encore réclamer un Plan Marshall pour leur pays. Mais combien d’équivalent de Plans Marshall de toutes sortes ont déjà été déversés sur l’Afrique ? Pendant combien de temps les états africains vont-ils encore se placer en position de quasi mendicité vis-à-vis de l’occident, au nom d’un passé colonial certes bien réel, mais dont il faudra bien un jour se détacher ? Ces plans d’aide sont souvent plus destructeurs qu’autre chose pour les pays, leurs institutions et leur économie. Quelles que soit leurs formes, ils n’ont finalement profité qu’à un tout petit nombre et n’ont, dans l’ensemble, pas servi à grand-chose. Depuis plus de vingt ans que je voyage à travers le continent Noir, les trois véritables sources de progrès que j’ai pu constater, celles qui réellement se sont étendues à l’intérieur des pays et profitent à tous, sont : les motos chinoises, la télévision, et le téléphone mobile. Quand je retourne, année après année, à Bamako ou Ouagadougou, je constate avec tristesse que pas un kilomètre de goudron n’a été construit, que les plupart des villages sont encore privés d’eau et d’électricité, sans même parler d’éducation, de santé, d’état civil et du reste. Il est donc grand temps de passer à autre chose et de prononcer solennellement la fin de l’aide au développement. Dambisa Moyo l’a d’ailleurs fort bien écrit il y a quelques années en terme un peu polémiques avec son ouvrage Dead Aid.
La suite ? Traitons d’égal à égal avec les pays africains, en terme économique au moins, comme deux nations occidentales capables de négocier les intérêts des uns et des autres de façon équitable. Cela nécessite que les deux parties cessent de se voir dans un rapport aidant-aidé une bonne fois pour toute. Parlons investissements étrangers, participation au financement d’entrepreneurs locaux. Cessons de voir l’Afrique comme une terre de savane infertile incapable de se nourrir elle-même, car tout pousse sur les terres de Guinée ou de Côte d’Ivoire, et le delta intérieur du Niger pourrait produire autant de riz qu’il en faudrait pour nourrir toute l’Afrique de l’Ouest. Et les pays ont les moyens d’exploiter leurs terres par eux-mêmes. C’est une question de priorité. Les techniciens maliens savent aujourd’hui installer et exploiter de la fibre optique jusqu’à Tombouctou, les commerçants sénégalais savent importer du riz du Vietnam et le distribuer jusqu’aux faubourgs de Bangui. Comment penser que les ivoiriens ne pourraient pas cesser d’exporter des fèves de cacao et d’importer des tablettes de chocolat suisses, pour qu’en Suisse on déguste enfin des tablettes made in Côte d’Ivoire ? Pourquoi sur les marchés parisiens trouve-t-on les petites mangues du Brésil à prix d’or alors que celles, abondantes, du Burkina sont grosses et délicieuses, et se transportent facilement, sans parler de leur transformation aisée en confitures, apéritifs et autres sous-produits qui feraient un malheur dans les supermarchés bio en vogue par chez nous ?
Traiter avec les pays africains d’égal à égal voudrait dire renoncer à l’exploitation industrielle à des conditions favorables des mines d’uranium du Niger, du cacao de Côte d’Ivoire, des nombreux ports de commerce, de Dakar à Pointe-Noire, et accepter les incidences sur les quelques grandes multinationales qui en bénéficient. Oui, clairement. Certains diront que les richesses de l’Afrique seront alors exploitées par d’autres nations, Chine en tête, qui se préoccupent des terres agricoles et des ressources naturelles et jamais de politique, alors que nous faisons œuvre de « mission civilisatrice », héritée du prosélytisme de la religion catholique. Certains diront que c’est la porte ouverte à l’influence des riches pays du Golfe, à l’islamisation radicale des campagnes et des bidonvilles, dans un prosélytisme islamiste fanatique virulent dans sa lutte souterraine contre l’occident. « Les richesses abandonnées à nos concurrents et le chaos islamiste fanatique à notre porte ? C’est une réalité qu’on ne peut ignorer »Voilà ce que serait le résultat d’une politique économique équilibrée avec les pays africains : les richesses abandonnées à nos concurrents et le chaos islamiste à notre porte. C’est une réalité qu’on ne peut ignorer.
Mais peut-elle justifier à elle seule le soutien à des dictatures soit disant « éclairées », à des chefs d’état tout puissants qui règnent sans partage et font régner la terreur, musèlent toute opposition et se préoccupent essentiellement de leur longévité, à leur seul profit et celui de leur cour ? Faut-il au contraire laisser les pays africains sombrer dans le chaos pour qu’ils puissent faire leur révolution populaire ? On pourrait déjà commencer par convenir de cesser les ventes d’armes qui alimentent les conflits, et veiller à ce que personne ne déroge à la règle. Nous en avons les moyens. Renvoyer les chefs d’état à leurs responsabilités et stopper les aides infantilisantes, ce cercle vicieux de l’assistanat et de la main tendue. Laisser les peuples reconquérir leur fierté. L’occident besoin de l’Afrique, aujourd’hui comme hier, et pour longtemps encore. Elle a donc les moyens de rétablir l’équilibre, de faire sa propre révolution, douce ou violente, culturelle d’abord, sur le propre regard qu’elle porte sur elle. De renoncer aux privilèges d’un petit nombre pour se préoccuper de nourrir, éduquer et soigner son peuple. La recette est universelle : santé, éducation, justice. Fin de la corruption dans tous les services de l’état et notamment de son bras armé, la police. Et puis maitrise de la natalité.
Le cliché de la femme noire africaine ceinte de son pagne, se rendant au marché vendre ses tomates, un enfant à la main, un nourrisson dans le dos et un bébé dans le ventre, n’est pas une légende. 5 à 7 enfants (survivants) par femme, 2 enfants sur 10 qui meurent avant l’âge de 10 ans. Et encore, ce sont des estimations compte tenu d’un état civil défaillant. C’est la réalité de bien des pays Ouest-Africains. Est-ce une spécificité culturelle africaine ? Nullement. Un simple facteur humain lié à une situation de grande précarité. Il faut écouter Clair Michalon à ce propos : précarité veut dire risque de perdre la vie à tout moment. Dans cette situation la préoccupation est la survie quotidienne, et non la planification de l’avenir. Et comme dans les campagnes d’antan, les enfants en nombre sont gages de main d’œuvre et de développement des petites exploitations agricoles. Le problème c’est que l’exode rural en Afrique est soudain et rapide, et n’est pas accompagné d’un développement économique des villes suffisant. En gros, les villes africaines grossissent de leurs bidonvilles ou « quartiers non lotis », et à part de maigres petits boulots, pas de grande industrie ou commerce pour donner du travail à ces millions de personnes qui quittent les campagnes en voie de désertification. La grande précarité s’est simplement déplacée en moins d’une génération des campagnes vers les villes, la natalité n’a pas pour autant baissé. La pression démographique sur les villes africaines est insoutenable, faire face à une telle vitesse, compte tenu des faibles ressources disponibles, aux besoins d’infrastructures urbaines (logement, eau, électricité, assainissement, transport etc.) est impossible. On sait déjà qu’il n’y a pas assez de professeurs formés et de salles de classe pour accueillir les millions d’enfants à l’école. Dans ce cadre, la baisse rapide de la pression démographique dans les grandes métropoles africaines est une urgence et une priorité, un préalable au développement économique et social. Commençons sur cette question d’ailleurs, par donner la parole à la femme africaine, écoutons-là. Donnons-lui les moyens, aujourd’hui simples et peu couteux, d’avoir la liberté de concevoir ou non. Et tant pis si cela va à l’encontre des traditions pseudo-religieuses de la caste patriarcale.
Traiter d’égal à égal c’est aussi questionner la présence militaire française permanente en Afrique. Que sert-elle, à part à l’intérêt politique de la France ? Finissons-en, donc, avec ces bases au Tchad ou ailleurs, ça fera économiser des impôts, l’armée française n’est tout de même pas là pour jouer le rôle de garde du corps de quelque chef d’état soumis. En revanche, soyons des missionnaires de la paix contre les groupuscules manifestement terroristes, AQMI, Boko Haram en tête, et aidons les états en s’en débarrasser, au besoin grâce aux forces armées et au renseignement. A ceux qui crient au néo-colonialisme à propos de l’intervention de l’armée française au Mali en 2013, je réponds que d’une part elle a été largement saluée par l’ensemble des maliens, reconnue comme salutaire pour stopper l’avancée des forces d’AQMI, qui auraient sans nul doute atteint Bamako et pourquoi pas Dakar en quelques jours. Et d’autre part ce n’est qu’un juste retour des choses, probablement la décision de politique extérieure la plus significative du mandat de François Hollande, la réparation du chaos provoqué inutilement par la France dans la région par son prédécesseur, auquel le Mali est totalement étranger, suite à l’écroulement de la Lybie. Il faut rappeler qu’en Lybie, comme auparavant en Afghanistan ou en Irak, ou aujourd’hui en Syrie, un scénario malheureusement connu d’avance s’est joué : un régime dictatorial, pour des raisons non rendues publique (y en a-t-il seulement en dehors des égos contrariés de quelques chefs d’états qui veulent se payer « leur » guerre ?), tombe soudainement en disgrâce après avoir été soutenu pendant de longues années. On finance et on arme les groupes rebelles hostiles au régime, sans se poser de question ni sur leur idéologie ni sur leur capacité à prendre et organiser le pouvoir. Puis on intervient militairement pour renverser le régime. La suite : le chaos, la constitution de groupes armés indépendants dont certains se retournent contre leurs généreux donateurs, et de toutes sortes de branches de l’islamisme radical. Voici donc la Lybie jetée dans le désordre, les armes lourdes circulent librement et tombent aux mains des groupes d’AQMI stationnés dans le Sahel, entre le Niger et le Mali. AQMI ce sont les héritiers des barbus du GSPC algérien, minutieusement repoussés et maintenus hors de ses frontières par l’Algérie. A coup d’alliances plus ou moins éphémères et opportunistes, ils décident de se constituer un vaste territoire. On le voit, ni le Niger, le Mali ou le Burkina Faso, pourtant victimes de cette gangrène, ne sont mêlés de près ou de loin à l’émergence du problème. La clef c’est l’occident : la chute de Kadhafi en Lybie sans aucun plan ni organisation pour la suite, malgré l’expérience d’Irak. Et on apprend manifestement peu de son histoire, puisque le scénario se répète à l’identique en Syrie. Et puis il y a l’Algérie qui joue un rôle central dans cette affaire : à l’origine les groupes terroristes sont issus de sa population, c’est la seule nation qui possède les capacités de renseignement, d’intervention armée, la connaissance et la maitrise du terrain. Mais, l’Algérie refuse d’agir. Elle refuse même d’en parler avec les états africains. Pourquoi ? Mystère. Peut-être ses relations pour le moins compliquées avec la France ?
Sur un tout autre plan, il y a, en France notamment, un paradoxe étonnant. Pas une seule semaine ne passe sans que l’on annonce une nouvelle exposition consacrée à la culture africaine, celles du Maghreb, de l’Egypte ou de l’Afrique Noire, ancienne ou contemporaine. Les plus grand musées parisiens ne désemplissent pas lorsqu’ils exposent des artistes africains, les salles de concert jouent à guichet fermé lorsque les grandes voix d’Afrique se produisent; Khadra, Mabanckou et bien d’autres font partie de chaque rentrée littéraire et figurent en bonne place dans les critiques des libraires. Et pourtant. Pourtant le regard de l’homme blanc sur le noir semble encore empreint de supériorité ou de racisme, même involontaire. Le poids de notre histoire commune est encore lourd à porter, et pourtant, il faut s’en affranchir si l’on veut aller de l’avant. Il faudra bien qu’un jour nous dépassions ensemble, sans pour autant l’ignorer et le nier, le douloureux passé fait d’esclavage, de domination, de colonisation et de ségrégation, qui ont pendant longtemps été le lot des relations Blancs-Noirs. « Cela veut dire que le Blanc perde son regard condescendant sur le Noir, et que le Noir sorte de son complexe d’infériorité et de l’incantation au passé »Cela veut dire que le Blanc perde son regard condescendant sur le Noir, qui ne serait réduit qu’à sa condition tribale, peuples résignés et fatalistes, désorganisés, parfois fainéants, qui ne vivraient que de cueillette et de maigre élevage, sans se soucier du lendemain. Mais diable! , ce n’est pas la condition de l’homme Noir mais la définition de la précarité rurale, comme elle existait autrefois dans les campagnes d’Europe. Cela veut dire que le Noir sorte de son complexe d’infériorité malgré le poids du regard du Blanc, sans animosité, car la génération d’aujourd’hui n’est pour rien dans le passé esclavagiste ou colonialiste, je ne me sens nullement responsable des actes glorieux ou misérables de mes lointains ancêtres, et cesser de s’apitoyer sur un développement impossible du fait du poids de l’histoire et d’attendre le salut de l’extérieur, au nom de ce passé tumultueux et dégradant. Sortons aussi de notre vocabulaire les appellations telles que « gens de couleurs », « black » ou « kebla », de grâce, il n’y a ni honte ni gêne à caractériser une couleur de peau. L’homme noir de peau est noir. Le blanc de peau est…hmmm, disons blanc, c’est plus simple. Et khalas, ce n’est qu’un fait anatomique bien connu, concentration de mélanine et puis c’est tout.
Que les africains réclament un changement de regard, la fin des jugements méprisants sur leur civilisation, une égalité de traitement économique, comme de vrais partenaires, et non pas de plan Marshall. On peut être pauvre et debout, travailler à sa propre indépendance et celle de son peuple et non préserver les intérêts de ses élites. S’affranchir des ingérences, accomplir un changement culturel. C’est un chemin long et difficile, mais pas impossible, compte tenu des immenses ressources du continent. Les colloques, publications et recherches en tous genres ne manquent pas pour penser et dire tout cela et de manière sans doute plus éclairée ou savante. Mais aujourd’hui, il n’est plus temps d’organiser des colloques. Le monde occidental est en proie à ses propres démons, il est sans doute prêt à passer à une autre étape dans ses relations africaines. Prêt à changer, ensemble, européens et africains, notre regard l’un sur l’autre. Prêt à laisser aux pays leur véritable indépendance, avec le poids des responsabilités qui pèse sur les élites africaines, et le nécessaire réveil de conscience des peuples. L’avenir de l’Afrique pèse avant tout sur elle-même, le salut ne viendra de nul plan Marshall ou autre aide au développement venu du Nord, de Chine ou du Golf, mais des ressources, nombreuses, des terres et des peuples d’Afrique.
Et puis si nous, Européens, pour commencer, on foutait la paix à « l’Afrique » une bonne fois pour toute, au sens propre comme au sens figuré ?